Participation du Parlement Benelux à la conférence trilaterale sur la cooperation en matière de défense et de cybersécurité
Le 21 mai 2021, l’Assemblée balte a organisé la conférence trilatérale sur la coopération en matière de défense et de cybersécurité.
Les États baltes couvrent un territoire plus vaste et ont une population plus faible que le Benelux, de sorte qu’ils s’appuient sur une forte coopération militaire. Depuis 2014, le besoin de coopération est devenu encore plus grand en raison de la menace russe en Ukraine, des menaces hybrides et des cyberattaques. Le rôle de la Chine sur la scène mondiale est devenu un facteur supplémentaire dans le débat sur l’urgence de la coopération européenne et transatlantique en matière de défense.
Mme Patricia Creutz, Présidente du Parlement Benelux, a donné un aperçu des recommandations du Parlement Benelux sur la coopération en matière de défense, un sujet qui est inclus chaque année dans le programme de travail.
M. Karl Vanlouwe, président de la commission des affaires étrangères du Parlement Benelux, a évoqué les récents développements de la coopération de défense du Benelux, les initiatives en matière d’achats militaires conjoints et la participation de la Belgique et des Pays-Bas à la Baltic Air Policing. Combiner les forces de la coopération interrégionale nous permet de contrôler efficacement les coûts de la défense et renforce la pertinence de nos pays sur le forum européen.
Le lieutenant-colonel Mike Lamesch, directeur de l’Agence Benelux de contrôle des armements (BACA), a fait une présentation de la BACA qui fusionne les agences nationales de contrôle des armements des trois pays. Le BACA est stationné en Belgique et effectue des inspections de systèmes d’armes et d’unités étrangères. Il escorte également les inspections de pays non membres de l’OTAN. Les missions de la BACA s’inscrivent dans le cadre de trois traités. Il s’agit du traité sur les forces armées conventionnelles en Europe, qui vise à limiter la quantité d’équipements militaires, du document de Vienne de l’OSCE, qui permet d’échanger chaque année des informations sur les forces armées, les systèmes d’armes et le matériel, et du traité « Ciel ouvert » qui prévoit, dans des conditions strictes, la possibilité d’inspecter le territoire de l’autre partie depuis les airs. La fusion des services d’inspection permettra de réaliser des économies d’échelle et de libérer des capacités. La BACA est considérée comme une bonne pratique. Les États baltes s’en inspirent. Le contrôle des armes conventionnelles pourrait être développé davantage au niveau européen.
M. Peter Ester, vice-président du Parlement Benelux, a expliqué la politique des Pays-Bas en matière de cybersécurité et l’approche du Benelux dans ce domaine. Il y a 10 ans, les ministres de la Justice du Benelux ont signé une déclaration d’intention visant à coopérer davantage dans le domaine de la cybersécurité. En 2014, le Parlement Benelux a souligné que cette coopération pourrait recevoir un caractère plus formel. En 2017, cette intention d’une plus grande coopération transfrontalière a été renforcée par davantage de partage d’informations, de coopération opérationnelle et de coopération avec la Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Le nouveau traité de police Benelux peut approfondir les perspectives d’une coopération accrue en matière de cybersécurité.
M. Wouter De Vriendt, qui est à la fois membre du Parlement Benelux et membre de l’assemblée parlementaire de l’OTAN, a évoqué la cyberattaque dont la Chambre belge a récemment fait l’objet et qui a entraîné l’arrêt des réunions des commissions. L’Assemblée de l’OTAN s’intéresse à la cybersécurité et à la cybercriminalité depuis plus de dix ans. L’OTAN a clairement indiqué qu’une cyberattaque dommageable ayant un impact majeur sur un membre de l’alliance doit être considérée comme une attaque armée contre tous les membres, au sens de l’article 5 de la clause de défense collective de l’OTAN. Une approche proactive est nécessaire dans quatre domaines : l’ingérence non autorisée dans le processus électoral, les cybercampagnes d’information, les atteintes aux infrastructures critiques et le vol de propriété intellectuelle et de données personnelles. La coopération entre l’OTAN et l’UE est très importante à cet égard et se renforce chaque jour.
Cette conférence trilatérale a également été une occasion unique de renforcer les synergies entre l’Assemblée balte, le Conseil nordique, le Parlement Benelux et l’Assemblée parlementaire de l’OTAN.